Conclusion

Le travail présenté tient davantage de la rétroingénierie[1] que d'un travail de conception de parcours de formation à distance ex-nihilo. Néanmoins, chacune des cinq étapes (analyser, construire, instrumenter, conduire, évaluer) doit être réalisée comme dans toute conception de FOAD[2] :

  • L'analyse de la demande se doit de recueillir les informations nécessaires au choix d'un parcours de formation existant et au public visé afin d'assurer la contextualisation de cette formation et de chiffrer correctement les coûts d'ingénierie et de tutorat.

  • L'étape de conception est un moment crucial : elle permet de repérer les éventuelles causes de dysfonctionnement et de les corriger, de planifier correctement la formation. La modélisation à l'aide d'un outil graphique est un bon moyen pour visualiser l'ensemble du parcours de formation.

  • L'instrumentation devient essentiellement une étape de regroupement de la documentation existante (documentation hétérogène et éparse) et de création de documentation complémentaire pour s'assurer de la bonne prise en main de la plate-forme m@gistère. Le nombre de vidéos de tutoriels postées sur internet montre bien les lacunes de documentation de cette plate-forme.

  • La conduite de la formation est planifiée dans le livret du formateur. Les outils intégrés dans m@gistère simplifient la conduite de certaines étapes de la formation ; c'est le cas, par exemple, avec la salle de classe virtuelle (BBB[3]). La communication avec la hiérarchie sur le suivi de la formation est à organiser également.

  • L'évaluation de la formation porte essentiellement sur une évaluation «à chaud» en fin de session. L'évaluation du réinvestissement de la formation par les participants est pris en charge par le DAN[4] et le PCVS[5].

La formation « former à distance » n'a pas nécessité de grandes modifications pour mettre en place son dérivé « former à distance pour les cadres ». La première formation s'avère donc être utilisable, quasiment, en l'état. Mais la démarche d'ingénierie présentée dans ce rapport n'est pas à mettre de côté pour autant car m@gistère est encore très jeune et tous les parcours de formation présentés ne se valent pas au niveau de la qualité de la conception et des contenus. De plus, la vérification des bonnes pratiques de l'AFNOR[6] permet une bonne prise en mains par le formateur.

Le principal point d'achoppement est la marge de manœuvre pour la contextualisation d'un parcours existant qui est, pour le moment, assez limitée. En effet, il est difficile de modifier des contenus ayant été validés par la DGESCO[7] notamment. De plus, l'absence de documentation sur ce sujet et l'absence de chartes (comme d'une charte graphique écrite) ne facilitent pas l'innovation ; les formateurs ont tendance à reproduire l'existant pour ne pas risquer de s'attirer les foudres de leur hiérarchie.

Dans un tout autre domaine, l'accessibilité des formations sur m@gistère mériterait un travail d'ampleur. L'accessibilité auprès des personnels mal-voyants n'est pas assurée à cause de couleurs de fond rendant difficilement lisibles certains textes. L’interopérabilité entre les différents systèmes d'exploitations n'est pas complètement assurée à cause de l'utilisation de formats de fichiers et de technologies privatrices. Pour éviter ces écueils, les concepteurs et formateurs devraient réaliser leurs contenus en utilisant des outils libres qui garantissent bien mieux l'accessibilité de leurs productions.