La classe inversée et l'individualisation de la formation
L'individualisation de la formation : maître mot de l'évaluation par les compétences.
On ne peut pas enseigner en cours magistral avec les élèves d'enseignement professionnel. Si cela n'est pas toujours flagrant à l'entrée en seconde, dès le premier stage en entreprise les apprenants présenteront des profils de compétences différents.
Il convient alors d'évaluer individuellement les compétences acquises ou en cours d'acquisition pour chacun des élèves d'une même cohorte.
Le principe de la classe inversée facilite grandement l'individualisation de la formation et des évaluations.
Définition : Qu'est-ce que la classe inversée ?
Comme le précise Marcel LEBRUN dans son
essai de modélisation et de systémisation[1], la classe inversée n'est pas une méthode mais un changement de paradigme et de manière de penser l'enseignement. L'auteur détaille d'ailleurs deux niveaux de classe inversée pour sortir du lieu commun : « cours à la maison et exercices en cours »
.
La classe inversée s'avère être particulièrement intéressante pour faire sauter d'éventuelles barrières (souvent inconscientes) et laisser libre cours aux innovations pédagogiques.
Une fois la classe inversée mise en place, l'expérimentation devient tellement enrichissante (aussi bien pour ses aspects positifs que dans la tentative de résolution des éventuels échecs) qu'il est impensable de revenir en arrière à une classe plus «traditionnelle».
Au début les élèves peuvent être facilement troublés voire découragés par un nouveau mode de fonctionnement qu'ils ne maîtrisent pas de prime abord. Les évolutions vers la classe inversée doivent être progressives et motivantes. Provoquer la motivation semble être finalement assez facile eu égard à la motivation initiale de l'enseignant et grâce à l'utilisation d'outils numériques pertinents avec les élèves.
Pour une analyse exhaustive des classes inversées, je recommande la lecture des écrits de Marcel Lebrun dont le dernier ouvrage coécrit avec Julie Lecoq[3].